
Homme, animal, environnement : un seul monde
D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de la moitié des antibiotiques produits dans le monde sont destinés aux animaux. Aux États-Unis, à côté d’une utilisation à visée thérapeutique, les éleveurs utilisent aussi systématiquement des antibiotiques à faibles doses comme facteurs de croissance. Or la surconsommation d’antibiotiques induite par cette pratique (interdite en Europe depuis 2006) entraîne l’apparition de résistances. Les bactéries multi-résistantes issues des élevages peuvent ensuite se transmettre à l’humain, directement ou via la chaîne alimentaire.
Par ailleurs, humains et animaux rejettent une partie des antibiotiques qu’ils absorbent dans l’environnement, via leurs déjections. D’où la présence de bactéries résistantes dans les cours d’eau en aval des villes ou des élevages, voire dans les nappes phréatiques. Hôpital, médecine de ville, pratiques vétérinaires, environnement : à chacun de ces échelons, l’enjeu est donc lié et dépendant des autres. C’est pourquoi l’OMS, suivie par les autres grandes organisations internationales, préconise une vision globale de la lutte contre les antibiorésistances : l’approche One World, One Health (« Un monde, une santé ») dans laquelle la gestion de l’antibiorésistance concerne la santé de tous les écosystèmes, pris dans leur ensemble.
Extrait de : https://www.inserm.fr/dossier/resistance-antibiotiques/
Exploiter les informations ci-dessus et le doc. 2-D. pour expliquer pourquoi la lutte contre la résistance des bactéries aux antibiotiques est prioritaire pour la santé humaine et la santé animale.
Bilan
Question⚓
Solution⚓
Des mutations spontanées ou induites se produisent aléatoirement dans les populations de bactéries et certaines sont à l'origine de résistances aux antibiotiques. Une population bactérienne cultivée sur un milieu avec un antibiotique voit la survie des mutants résistants à cet antibiotique. Ils sont de plus favorisés par la disparition des bactéries sensibles à l'antibiotique avec lesquelles ils ne sont plus en compétition. Il s'agit d'un cas de sélection. L’utilisation systématique de traitements antibiotiques en santé humaine ou animale (animaux domestiques et d'élevage) conduit à augmenter la fréquence des formes résistantes dans les populations naturelles de bactéries. On constate ainsi l'apparition de formes simultanément résistantes à plusieurs antibiotiques.
Cela constitue un important problème de santé publique car le nombre de familles d’antibiotiques disponibles est limité.
De nouvelles pratiques d'utilisation des antibiotiques disponibles doivent donc être recherchées dans un contexte ou il s'agit de concevoir la santé à une échelle qui tient compte de la santé humaine, animale et de l'environnement (une seule santé).