Les valeurs de la république

Nos valeurs républicaines sont inscrites à l'entrée de votre établissement, comme à l'entrée de la mairie : liberté, égalité, fraternité.

Liberté, parce que c'est par l'École que vous allez devenir libres. Être libre, c'est apprendre à penser par soi-même, en s'appuyant sur des faits, sur des connaissances et sur la logique.

Égalité, parce que vous êtes accueillis à l'École sans distinction d'origine, de croyance, d'appartenance ou de culture ; parce que vous avez tous les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres collégiens et lycéens de votre âge.

Fraternité, parce qu'à l'École, chacun découvre ce que l'autre peut lui apporter, avec ses différences, avec ses idées à lui. La fraternité, c'est se dire que nous avons envie de faire des choses ensemble, sans exclure personne pour ce qu'il est.

Ces trois valeurs vivent dans notre École et dans notre République. Ces trois mots peuvent parfois nous sembler abstraits : ils sont pourtant si concrets tous les jours dans nos vies.

Les notions et compétences précisées ici sont directement extraites des programmes issus du Bulletin Officiel de l'Education Nationale.

Lecture

Question

Lettre aux Instituteurs,

Jean Jaurès, La Dépêche,journal de la démocratie du midi, 15 janvier 1888.

Complément : Quelle émotion ressentez vous maintenant ?

Roue des émotions

Complément : Un peu de poésie...

I) Vous gardez un enfant de CM1 et, au moment du goûter, il est très étonné de voir que sur les grains de raisin, qui étaient intacts la veille, de la moisissure est apparue. Il vous dit que "la moisissure s'est formée toute seule".

Question

Vous dites à cet enfant qu'il n'est pas le premier à avoir pensé à cette explication mais vous lui faites remarquer que si vous n'éliminez pas ce grain de raisin, tous les autres seront rapidement recouverts de moisissures.

Vous devez alors lui expliquer (sur le tableau blanc des courses de la cuisine) comment l'humanité a construit, au cours du temps, un ensemble de connaissances qui permet de comprendre ce qui est arrivé au raisin et d'améliorer sa conservation.

Vous utiliserez pour votre explication les événements et observations qui ont fait évoluer la compréhension du phénomène étudié aux différentes époques.

Votre réponse prendra la forme d'un schéma (type carte de concepts). Vous travaillerez d'abord par groupe avant de rassembler vos synthèses sur un schéma général.

Chaque groupe est expert de la connaissance du sujet pour une époque donnée et construit une partie de la réponse. L'état des connaissances dans l'antiquité et à la fin du XIXè siècle est donné à tous les groupes.

Conseil : déterminez pour chaque époque quel type de savoir a été produit.

Définition : Les différents types de savoirs

Nous utilisons en permanence différents types de savoirs qui n'ont pas la même portée.

Le savoir savant (savoir de connaissance) construit des explications sur le monde qui valent pour connaissance du monde tel qu'il est et fonctionne. Ces explications s'appuient sur des procédures d'observation, d'expérimentation et de calcul, lesquelles utilisent des instruments de visualisation du monde (microscope) ou d'opérations (informatique) qui peuvent être suivis et utilisés par toute autre personne ayant même compétence. On est ici dans l'ordre du prouvé. Personne n'a jamais vu la terre tourner autour du soleil. Pourtant on en a la connaissance parce qu'on nous la fait connaître comme savoir savant prouvé de façon indiscutable.

Le savoir de révélation (savoir de croyance) suppose qu'il existe une vérité extérieure à la personne qui n'a pas à être prouvée ni vérifiée. Cette vérité exige donc une adhésion totale du sujet . Mais pour que ce mouvement d'adhésion trouve sa justification, il faut qu'existent des textes qui témoignent de cette vérité. Ces textes ont alors un caractère sacré jouant le rôle de référence absolue des valeurs auxquelles on veut adhérer.

Exemple : un déluge se serait produit sur Terre il y a quelques milliers d'années.

D'après https://e-cours.univ-lr.fr/UNT/mediatisation/res/texte-charaudeau02b.pdf - P. Charaudeau est un linguiste français.

Exemple : La compréhension du monde et la construction des connaissances au cours des siècles : Comment les êtres vivants se forment ils ?

1. Les idées d'Aristote (384-322 avant notre ère)  (Tous)

"Les animaux et les plantes sont issus de la terre et du liquide parce qu'il y a de l'eau dans la terre et de l'air dans l'eau, et dans tout air il y a de la chaleur vitale; en un sens toute chose est ainsi pleine d'âme. De la sorte, les choses vivantes se forment rapidement quand cet air et cette chaleur vitale sont enfermés dans quelque chose. Quand ils sont très comprimés, le liquide corporel est chauffé, et il se produit comme une bulle mousseuse. La différence selon laquelle nous pourrons évaluer si le genre est plus ou moins honorable est déterminée par l'organisation du principe vital dans l'enceinte. Et tant les lieux de développement que le matériel enfermé sont des causes de cette organisation."

Aristote, De la génération des animaux , GA, 762a, 18-27

2. Au Moyen Âge (IVe siècle) (G1)

« Car s'il y a des créatures qui sont successivement produites par leurs prédécesseurs, il y en a d'autres que, même aujourd'hui, nous voyons naître de la terre elle-même. Par temps humide elle met au monde des sauterelles et un nombre immense d'insectes qui volent dans l'air et n'ont pas de noms parce qu'ils sont trop petits ; elle produit aussi des souris et des crapauds. Aux environs de Thèbes, en Égypte, après une pluie abondante par temps chaud la campagne fut couverte de mulots. Nous voyons la boue produire toute seule des anguilles ; ces dernières ne proviennent pas d'œufs ni d'une autre manière ; c'est la terre toute seule qui leur donne naissance »

( Basile Le Grand, Hexaméron).

3. Fin du XIIe siècle en Irlande (G2)

Giraud de Barri fait des observations qui l'amènent à penser que les oies naissent de façon très particulière : sur des arbres et avec un corps enfermé dans un coquillage.

« D'abord elles naissent, comme de la gomme, de tronçons de sapins roulés par les eaux. Puis elles pendent à ce qui paraît être une algue attachée au bois, tandis que leurs corps est enfermé dans un coquillage qui leur permet de se développer librement. Elles restent ainsi jusqu'au moment où le temps ayant passé, désormais revêtues d'un plumage robuste, soit elles tombent dans l'eau, soit elles prennent leur envol vers la liberté de l'air. (...) Ces oiseaux ne pondent pas d'œufs après s'être accouplés (...). En aucun lieu de la terre, on ne les voit s'adonner à l'amour ou construire des nids ».

Giraud de Barri, Topographia Hibernica

L'observation de Giraud de Barri est en partie exacte (les oies bernache ne pondent pas en Irlande !), mais les solutions qu'il propose sont pour le moins étonnantes. Les oies bernaches sont en effet des oiseaux migrateurs venus du Groenland. C'est sur cette terre qu'elles retournent nicher au printemps et en été. L'Irlande constitue pour elles une station d'hivernage, pour se reposer et reprendre des forces avant les épreuves de la nidification qui les attendent en Arctique.

Oie Bernache du Canada avec ses petitsInformations[*]

L'apparition soudaine des oies bernaches devait être un mystère d'autant plus agaçant qu'elles étaient nombreuses. Encore aujourd'hui, on en recense plusieurs milliers en Irlande d'avril à octobre.

Comment expliquer l'apparition de cette explication ?

Les coquillages (anatifes) flottaient sur des morceaux de bois, à proximité des falaises qui abritaient ensuite les oiseaux. Les observateurs ont été trompés par le petit appendice plumeux qui permet à l'anatife (Lepas anatifera) de se nourrir dans l'eau, et qui à l'air libre, peut ressembler à une plume mouillé, tandis que le pied du coquillage pouvait passer pour le cou de l'animal.

A partir de : https://lapislazuli2014.wordpress.com/2015/02/24/mysteres-de-loie-bernache/

AnatifesInformations[*]

4. Un mythe assez ancien qui avait dépassé les frontières de l'Irlande

A la fin du XIe siècle un géographe arabe, Ahmad ibn ‘Umar al-‘Uhdri, cite l'arbre à Bernache parmi les merveilles de la Saxonie (Angleterre).

La naissance d'un mythe : la nature végétale des oies et des canardsInformations[*]

Pourquoi considérer les oies et les canards comme des végétaux ?

Cela permettait de les consommer même en période de Carême* dans des régions très catholiques.

*Le Carême est une période de dévotion à Dieu associée à une alternance de jours de jeûne complet et de jours d'abstinence (jours maigres) d'une durée de quarante jours que le catholicisme a instituée au IVe siècle en référence aux quarante jours de jeûne de Jésus-Christ dans le désert.

Source wikipedia

5. La controverse de la génération spontanée (1859-1864)

La génération des individus de même espèce au XVIIIe siècle (G3)

Leclerc Georges Louis, Comte de Buffon, Histoire Naturelle Générale et Particulière, avec la description du Cabinet du Roy, Paris, Tome quatrième, 1749, p 215-216.

Georges Louis Leclerc Comte de Buffon (1707-1788) est intendant du Jardin et du cabinet d'Histoire Naturelle du Roi.

Buffon propose également, en 1748, dans « l'histoire des animaux », que les êtres vivants soient constitués d'une « quantité infinie de parties organiques vivantes ».

La génération des organismes microscopiques (Tous)

Si on sait, en 1850, que les êtres vivants, observables à l'œil nu, sont, le plus souvent, issus de la reproduction sexuée, un débat persiste pour les formes microscopiques. La théorie de la génération spontanée veut que des organismes apparaissent spontanément dans les cultures, rendant celles-ci impures. Une virulente controverse scientifique oppose Louis Pasteur à Felix Pouchet, fervent défenseur de la théorie de la génération spontanée.

Louis Pasteur affirme dans son mémoire de 1862, que :

  • les poussières de l'atmosphère renferment des micro-organismes qui se développent et se multiplient ;

  • les liquides les plus putrescibles* restent inaltérés, si après les avoir chauffés, on les laisse à l'abri de l'air, donc de ces micro-organismes.

* qui permet le développement de germes, de pourriture.

EXTRAIT VIDEO

https://videos.reseau-canope.fr/tdc/exp_scientifique/experimentation03.mp4

Suite à l'exposé des preuves expérimentales obtenues, l'Académie des sciences donnera raison à Pasteur en 1865.

Les conséquences de la réfutation de la génération spontanée furent nombreuses, puisqu'elles touchent aussi bien à la conservation des aliments, à l'hygiène et la compréhension des maladies infectieuses.

Levures en bourgeonnement vidéo-microscopie x 600 en fausses couleurs

II Controverse et caricature

Question

1) Expliquez pourquoi une controverse scientifique est née dans la communauté scientifique de l'époque.

2) Faites la liste des informations apportées au public par la caricature de Louis Pasteur.

Vous utiliserez les définitions ci-dessous pour bien comprendre la consigne.

Définitions (Trésor de la langue française informatisé, CNRS)

Caricature (arts plastiques) : Portrait en charge, le plus souvent schématique, dessiné ou peint, mettant exagérément l'accent, dans une intention plaisante ou satirique, sur un trait jugé caractéristique du sujet.

Satire : Toute œuvre écrite, chantée, peinte, tout propos comportant une raillerie, une critique virulente.

Controverser : discuter, contester une idée.